Repenser l'action environnementale en entreprise

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Le 5 juin marque chaque année la Journée mondiale de l’environnement, une initiative lancée par les Nations Unies pour sensibiliser les citoyens, les gouvernements et les entreprises à l’urgence de préserver notre planète. À cette occasion, il est utile de rappeler le rôle central que peuvent jouer les organisations dans la lutte contre les dérèglements climatiques, la gestion des ressources et la protection des écosystèmes.
L’environnement, un enjeu stratégique
Aujourd’hui, les enjeux environnementaux ne sont plus seulement éthiques ou réglementaires. Ils sont devenus stratégiques. Les entreprises qui s’engagent dans des démarches structurées en matière de management environnemental renforcent leur résilience, anticipent les risques, répondent aux attentes croissantes des parties prenantes et améliorent parfois leur performance économique.
Cette évolution passe par la mise en place d’outils concrets, méthodiques et adaptés aux spécificités de l’organisation. Certaines approches permettent aux entreprises de toutes tailles d’intégrer les enjeux environnementaux de manière cohérente dans leur fonctionnement quotidien, contribuant ainsi à une plus grande robustesse.
Le permis d’environnement : une base réglementaire
En Belgique, de nombreuses activités sont soumises à un permis d’environnement, précédemment appelé permis d’exploitation. Celui-ci regroupe les autorisations relatives à l’impact d’une activité sur l’eau, l’air, les sols, la biodiversité, etc.
L’obtention (ou le renouvellement) de ce permis suppose :
- L’identification des rubriques pertinentes selon la classe de l’activité ;
- La constitution d’un dossier technique rigoureux ;
- Une maîtrise des obligations spécifiques, parfois complexes, selon la localisation ou le secteur.
Bien au-delà d’une simple formalité administrative, cette étape peut être une véritable opportunité pour faire le point sur ses installations et pour restructurer ses pratiques et mieux encadrer ses impacts.
ISO 14001 : structurer une démarche environnementale
La norme ISO 14001 est aujourd’hui la référence internationale en matière de systèmes de management environnemental. Elle repose sur le principe d’amélioration continue et invite les organisations à identifier, évaluer et maîtriser leurs principaux risques et leurs impacts environnementaux significatifs.
Elle s’appuie notamment sur :
- L’analyse de son contexte, de ses aspects et impacts environnementaux directs et indirects et de ses obligations de conformité ;
- La définition d’un politique environnementale, d’objectifs et d’indicateurs mesurables ;
- La mise en place d’un plan d’action, de procédures de suivi, de contrôle et de communication aux parties prenants ;
- L’implication de la direction, de la ligne hiérarchique et du personnel de l’organisation.
L’adoption de cette norme aide à intégrer l’environnement dans la stratégie d’entreprise tout en apportant de la rigueur aux pratiques de terrain.
ISO 50001 : mieux gérer l’énergie
La norme ISO 50001 vise quant à elle la performance énergétique. Elle s’adresse aux entreprises souhaitant optimiser leur consommation d’énergie et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de manière structurée.
Elle repose notamment sur :
- L’analyse des usages énergétiques ;
- L’identification des sources d’économies potentielles et la mise en place d’un plan d’action associé ;
- Le suivi des consommations via des indicateurs de performance énergétique (EnPI).
Cette approche est particulièrement pertinente dans un contexte climatique très préoccupant, de variations des prix de l’énergie et de pressions réglementaires croissantes en matière d’émissions.
Le bilan carbone : un point de départ incontournable
Le bilan carbone permet de mesurer l’empreinte carbone d’une entreprise en identifiant les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Il s’agit d’un outil fondamental pour toute organisation souhaitant établir un plan d’action climat crédible.
Le processus comprend :
- La définition d’un périmètre (scopes 1, 2 et/ou 3) ;
- La sensibilisation du personnel à la problématique climatique ;
- La collecte et l’analyse des données d’activité (énergie, mobilité, achats…) ;
- L’établissement d’un rapport synthétique et la hiérarchisation des leviers de réduction ;
- Et bien entendu la mise en œuvre d’actions concrètes.
Il s’agit d’une démarche de transparence et d’alignement avec les standards européens en matière de reporting ESG et de durabilité.
Politique de gestion des déchets : organiser, réduire et valoriser
La gestion des déchets est un levier opérationnel souvent sous-estimé dans les démarches environnementales. Structurer une politique de gestion efficace permet non seulement de répondre aux obligations légales, mais aussi de réduire les impacts, les coûts et les risques liés aux flux de déchets.
Elle repose notamment sur :
• L’identification des types et volumes de déchets produits par activité ;
• La mise en place de procédures de tri, de stockage et d’évacuation claires ;
• Le choix de filières de traitement adaptées (recyclage, réutilisation, valorisation énergétique) ;
• La sensibilisation et l’implication des équipes terrain.
En s’inscrivant dans une logique de prévention et d’économie circulaire, cette démarche contribue à améliorer la performance globale de l’entreprise.
La Journée mondiale de l’environnement rappelle l’urgence d’agir, mais surtout l’opportunité qu’ont les entreprises de structurer leurs actions environnementales. Des outils comme le permis d’environnement, les normes ISO 14001 et 50001 ou encore le bilan carbone ne sont pas que des obligations ou des labels : ce sont des leviers concrets pour évaluer, agir et progresser durablement.
Dans un monde en transition, intégrer l’environnement à sa stratégie d’entreprise n’est plus un choix… c’est une nécessité.
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